HtmlToText
journal poétique de francis combes poésie d’utilité publique 9 novembre 2008 depuis toujours, je défends l’idée que la poésie, même si elle est une activité savante, n’est pas réservée par principe à un petit groupe de spécialistes. elle naît de l’usage que les peuples font de leur langue. elle ne vit que parce qu’elle est mise en commun. écrire un poème, comme chanter, peindre ou cuisiner est une façon de partager son plaisir. pour moi la poésie est une fabrique de bonheur, un transformateur électrique qui convertit nos sentiments et nos idées en énergie. elle est une façon d’être de plain pied dans le réel, sans s’accommoder de l’état des choses. elle est à la fois la conscience et l’utopie du monde. parole intime, elle est d’utilité publique. posté dans actualités | 12 commentaires » le planétariat 23 juin 2019 à jack hirschman nous qui n’avons qu’une terre à tenir dans nos mains une terre à bercer une terre à soigner une seule terre pour patrie une terre pour habiter et se tenir debout les uns avec les autres nous qui n’avons rien que nos mains pour vivre et notre esprit nous qui n’avons rien que nos rêves d’amour et nos nuits étoilées nous dont les ondes électromagnétiques parcourent le monde à la vitesse de la lumière nous qui nous parlons de bouche à oreille par–dessus les frontières nous qui ne sommes rien mais dont tout dépend et même le destin de la planète terre nous les nouveaux parias nous, les ombres claires nous les en-nombre, nous les plus nombreux nous qui sommes le peuple-monde, le peuple à-venir nous voici, nous venons hommes femmes enfants terriens nous sommes le planétariat. posté dans actualités , actualités , poème du jour | aucun commentaire » फ्रान्सिस कोम्बस् (फ्रान्स) (sagesse traduit en népalais) 16 juin 2019 फ्रान्सिस कोम्बस् (फ्रान्स) ज्ञान किनकी गुलाफको फूल मर्छ के त्यसैले जीवन असङ्गत हो? तर गुलाफको मृत्यु नै गुलाफको बोटको जीवन हो। (traduit en népalais par keshab sigdel) sagesse alors parce que la rose meurt la vie serait absurde ? mais meurt la rose et vit le rosier. (in si les symptômes persistent consultez un poète , le merle moqueur) wisdom so, because the rose dies is life absurd? but the death of the rose is the life of the rosebush. (traduit en anglais par alan dent, in if the symptom persist, smokestack books) et un poème de keshab sigdel traduit en français par francis combes : la boutique à thé tous les matins, ils viennent dans sa boutique pour prendre une nouvelle tasse de thé. après en avoir déjà pris plusieurs chez eux ou ailleurs. ici, il n’y a rien de spécial : mais mithila vaujau a le sens des convenances, nécessaires dans les affaires. elle sourit indistinctement à quiconque entre dans sa boutique. sauf ces jours où un habitué pique un journal dans le salon de thé et ressasse les nouvelles sur la nocivité du gaz de schiste ou la hausse du prix du sucre. ils viennent et ils parlent de leurs affaires, le nouveau chef au bureau, ou l’entrée des communistes au gouvernement. elle n’en n’a rien à faire de ces propos mais elle les aime bien car elle a le sens de l’étiquette pour une commerçante : aimer les choses qui vous rapportent. ps : vaujau en népalais signifie belle-sœur. posté dans actualités , actualités , poème du jour | aucun commentaire » en ce jour d’anniversaire 31 mai 2019 aujourd’hui, trente-et-un mai, c’est le jour de mon anniversaire. (j’ai reçu pas mal de messages envoyés de l’autre côté de la terre par des gens que j’aime). soixante-six ans… l’âge enfin d’être peut-être sage. moi-même, j’ai du mal à y croire. malgré mes cheveux gris et quelques dents que j’ai perdues je me sens toujours presqu’adolescent, en tout cas éternel apprenti du printemps. je marche toujours dans les rues, porté par un sourire de femme à peine entrevue, ou le souvenir d’un visage qui m’est cher… je suis toujours partisan d’organiser des courants d’air, toujours ouvert au vent, toujours ému par les fleurs mauves du lilas nostalgique et généreux le lilas, ce bon compagnon de notre voyage commun sur cet astre terrestre. au fil de ces années, j’aurais dispersé beaucoup de poèmes (plus peut-être qu’il ne faut) moi qui ne voulais écrire que ce qui serait vraiment nécessaire… mais sans doute pour moi étaient-ils nécessaires… la question maintenant est de savoir si quelques-uns auront été utiles. vouloir faire la vie plus belle est un rêve mais la vie réelle est aussi faite de la matière des rêves. quand tu traverses la vie, une casquette rouge sur la tête tu ne dois pas compter être couvert d’honneurs. alors, hier, pendant que sur scène lisait une jeune poète, j’ai piqué dans la pelouse un simple pissenlit, modeste, éclatante fleur des pauvres et me la suis mise, en guise de décoration, à la boutonnière. manière à ma façon d’adresser au soleil un salut fraternel. montréal, le 31 mai 2019 posté dans actualités , actualités , poème du jour | aucun commentaire » mea culpa ? (n’y comptez pas.) 21 mai 2019 mea culpa ? (n’y comptez pas.) il me faut avouer toute honte bue (la honte est pisse d’âne ou petite bière, ce n’est pas avec elle qu’on se désaltère) ce qui d’ordinaire en poésie est tu. j’ai toute ma vie remué ciel et terre, j’ai manié la truelle et me suis battu, souvent défait mais jamais vraiment vaincu pourtant je ne suis toujours pas millionnaire. les rafiots que j’ai mis à l’eau ont tenu mais jamais je n’ai fait au vrai des affaires… – mon pauvre, en affaires, il paraît que t’es nul poète, tu ne dois pas savoir compter si ce n’est sur tes doigts le nombre des pieds. (enfant tu étais très mauvais en calcul… il est tard aujourd’hui pour t’améliorer). tu n’as jamais su amasser de pécule miser de l’argent et le faire fructifier en bons placements, en gens à exploiter. tu ignores tout de comment on spécule et tu t’es lancé sur les flots déchaînés à la rame, avec ta barque de papier et tes frères d’aventure… c’est ridicule ! poète, tu es un mauvais gestionnaire ! – je sais… la faute est honteuse, même pire. l’argent est de tout désormais le critère il est le seul dieu véritable sur terre. on juge à son aune les arts et les empires, la valeur, le sport, les chanteurs, les carrières, le sens du travail, le succès littéraire… la politique aussi se doit de servir l’économie, c’est le règne des affaires et qui le refuse ici n’a rien à faire. au vrai, n’ayant pas cherché à m’enrichir j’y suis parvenu… et dois m’en satisfaire. sébastien ne fut pas plus que moi criblé mais pour moi ce sont des flèches de papier : pv, relances, lettres d’huissier, factures… attaché au poteau je reçois les traits de leurs arbalètes, et étant sans armure si elles ne tuent pas, elles causent des blessures… or n’ayant jamais opté pour la tonsure ne comptez pas que je vante pauvreté. la pauvreté est un costume étriqué qui sérieusement vous gêne aux entournures ; en elle il n’y a aucune sainteté. mais je vais répétant à qui veut l’entendre « poète pauvre vaut mieux que pauvre poète » j’entends, qui n’a guère plus d’une idée en tête, sans inspiration, pâle et froid comme cendre privé de flamme… n’ayant plus que des lettres. vu du pas de ma porte, de ma fenêtre le poète pauvre est plus riche, à tout prendre ! même si je dois, mes amis, reconnaître que la vie du commun n’est pas toujours tendre, c’est de ce côté que le sort m’a fait naître et il est sans prix de n’être pas à vendre. (janvier-mai 2019) posté dans actualités , actualités , poème du jour | aucun commentaire » le pissenlit 25 avril 2019 entre les cailloux sur un sol déshérité sans personne pour s’occuper de lui vaillamment frêle mais droit jaune tonitruant né de mère inconnue misérable graine à l’écart estafette avancée d’un peuple infini répandu sur la terre à l’avant- garde pousse un pissenlit. ( si les symptômes persistent, consultez un poète , le merle moqueur) posté dans actualités , actualités | 6 commentaires » ode sur ces choses que l’on perd… 14 avril 2019 je ne sais pas si vous êtes comme moi mais souvent, je perds des choses… et cela ne date pas d’hier. (quand cela a-t-il commencé ?